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Traducteur: Marguerite Monrose
Relecteur: Morgane Quilfen
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Il nous faut plus
de personnes déraisonnables.
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Et j'espère qu'après cette conférence,
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90% du public aura envie
de devenir déraisonnable.
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J'en vois qui froncent
les sourcils au premier rang
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et je les comprends,
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car l'éducation occidentale nous pousse,
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surtout nous, les Néerlandais,
à être très raisonnables.
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La raison est la base de meilleures
carrières, d'une vie meilleure.
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Mais j'espère vous convaincre.
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Que signifie « déraisonnable » ?
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J'ai une définition ici
et on n'a pas besoin de la lire,
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en gros, c'est ce qui est irrationnel,
contraire à la raison.
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J'ai trouvé ça en ligne sur Wikipedia.
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J'ai trouvé d'autres synonymes :
stupide, insensé, bête.
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Je ne vais pas vous forcer
à être déraisonnable tout de suite,
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mais je tiens vraiment à cette idée.
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Pour vous l'expliquer, je vais citer
George Bernard Shaw :
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« L'homme raisonnable
s'adapte au monde ;
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l’homme déraisonnable s’obstine
à essayer d’adapter le monde à lui-même.
00:01:12
Tout progrès dépend donc
de l’homme déraisonnable. »
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George Bernard Shaw croyait
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que pour favoriser le progrès,
il fallait être déraisonnable.
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Si nous souhaitons innover
et créer une société juste et viable,
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nous avons besoin de personnes
prêtes à briser le statu quo
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et je défends ce point de vue.
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Les gens qui ont eu l'idée
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du premier homme sur la Lune
furent considérés déraisonnables.
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Les créateurs d'Internet aussi.
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Innovation et déraison
vont souvent de pair.
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Et moi-même,
00:01:45
j'ai été étiquetée comme déraisonnable
lorsque j'ai lancé WarChild.
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Les gens voyaient juste
une jeune femme de 24 ans,
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sans connaissance des zones de guerre,
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des organisations humanitaires
ou des projets psycho-sociaux.
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Comment trouver du financement ?
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Aujourd'hui WarChild aide un million
d'enfants dans 13 pays en guerre.
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Donc j'ai fini par trouver...
00:02:09
(Applaudissements)
00:02:10
Merci.
00:02:11
(Applaudissements)
00:02:15
Pour moi, c'est une évidence
que les rêves déraisonnables se réalisent
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et permettent de favoriser le progrès.
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Un de mes héros déraisonnables
est Muhammad Yunus.
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Vous le connaissez.
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Son idée déraisonnable étant
de proposer des prêts non garantis
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aux plus pauvres de la planète,
surtout des femmes.
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Une logique contraire à celle des banques.
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Il a mis 17 ans à prouver
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qu'on peut créer une entreprise
et prêter aux plus pauvres.
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Aujourd'hui, ce modèle est copié partout,
c'est la « microfinance ».
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Son entreprise sociale, Grameen, a prêté
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cinq milliards de dollars
à cinq millions de personnes,
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leur offrant la chance d'échapper
au piège de la pauvreté.
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C'est ça, le progrès.
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J'ai la conviction qu'il y a une relation
entre gens déraisonnables et progrès,
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surtout combiné avec l'entrepreneuriat,
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avec l'entrepreunariat social.
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Quel est l'intérêt du progrès ?
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Cela me paraît évident
et je vais vous éclairer
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car c'est essentiel.
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En 40 ans, nous avons connu
la croissance, le cumul de richesses,
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mais nous n'avons pas réussi
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à éradiquer les pires maux
dont souffre le monde.
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Je vous donne des exemples.
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Nous épuisons les richesses naturelles
et matières premières
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à un rythme sans précédent.
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25 millions d'Africains souffrent du SIDA,
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un million d'entre eux
meurent chaque année.
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Un milliard d'enfants vivent
sous le seuil de pauvreté.
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C'est un enfant sur deux car il y a
deux milliards d'enfants dans le monde.
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Dans 80% des pays, le fossé entre
les pauvres et les riches se creuse.
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Le dernier rapport de l'association Oxfam
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conclut que les 85 premières fortunes
mondiales possèdent plus
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que la moitié la plus pauvre composée
de trois milliards et demi de personnes.
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Vous vous rendez compte ?
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La pauvreté nous touche aussi,
car aux Pays Bas,
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un million de personnes
vivent sous le seuil de pauvreté.
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Deux millions de personnes sont seules,
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ce qui est une forme de pauvreté.
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Il y a des centaines de milliers d'exclus,
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qui ne sont pas intégrés à la société
car ils ont un handicap.
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Voilà la situation et j'espère
vous avoir convaincus
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que cette situation est totalement
inacceptable et intenable.
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Nous devons trouver d'urgence
des solutions à ces problèmes.
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Je suis sûre que ces gens déraisonnables,
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ces entrepreneurs sociaux,
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sont les déclencheurs
du changement et du progrès.
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Car les entrepreneurs choisissent
de voir des opportunités
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là où d'autres voient
des problèmes intangibles.
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Leur choix : nager à contre-courant,
être déraisonnable,
00:05:18
tester de nouveaux modèles
économiques, innover.
00:05:23
Je veux partager les quatre
caractéristiques de l'entreprise sociale.
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D'abord, tous les entrepreneurs sociaux
ont une théorie du changement
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qui les poussent à changer quelque chose
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Ce qui les motive,
c'est d'avoir un impact.
00:05:36
Ils veulent agir en utilisant
un modèle économique viable,
00:05:41
basé sur une solution commerciale,
et ne souhaitent pas dépendre
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de subventions, d'aides
ou du gouvernement.
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Ils veulent concevoir
une solution commerciale
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qu'ils pourront faire évoluer
pour développer l'entreprise
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et assurer la pérennité de cette solution.
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Les plus ambitieux souhaitent
un changement systémique,
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qui soit plus grand
que leur propre entreprise.
00:06:04
Regardons les Pays-Bas.
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A-t-on des entrepreneurs sociaux
aux Pays-Bas ? Certainement.
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Certains sont même bluffants
et je vais vous en parler.
00:06:12
Je commence par Text To Change.
00:06:15
C'est une entreprise sociale
créée par Bas et Hajo en 2007,
00:06:21
utilisant la technologie mobile,
le SMS, pour communiquer
00:06:27
avec les populations isolées
vivant à l'écart du monde
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et leur apporter développement,
santé et éducation.
00:06:33
Une idée jugée vraiment déraisonnable.
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D'abord, on ne mélange pas
le téléphone mobile et la santé.
00:06:38
Et ces populations à l'écart
de tout en Afrique
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n'ont pas accès au téléphone portable
-- c'était en 2007.
00:06:44
Aujourd'hui, il y a 700 000 utilisateurs
de téléphone portable en Afrique,
00:06:48
une pénétration de 60% du continent
00:06:50
et on prévoit une couverture
de 85% d'ici l'année prochaine.
00:06:57
Text To Change a mené
70 projets dans 16 pays,
00:07:01
dont l'Amérique du Sud et l'Asie,
00:07:03
et a déjà envoyé 32 millions
de SMS cette année.
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Et nous ne sommes qu'au mois d'avril.
00:07:09
A quoi servent ces SMS ?
00:07:11
Par exemple,
00:07:12
en Ouganda, ils ont créé un quizz SMS
sur le SIDA dans un but préventif,
00:07:18
pour éviter la transmission
et sensibiliser les populations.
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40% des participants ont ensuite
fait un test de dépistage.
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C'est ça, le progrès.
00:07:30
Un autre entrepreneur déraisonnable,
qui est d'Utrecht d'ailleurs,
00:07:35
est Sjoerd van der Maaden,
fondateur de Specialisterren.
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Il a eu l'idée déraisonnable
d'une société qui n'embauche
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que des personnes autistes.
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Il estime que les autistes
ont des capacités énormes,
00:07:47
si on considère ce qu'ils savent faire
et non ce qu'ils ne savent pas faire.
00:07:51
Il y a 26 000 personnes
qui ont une forme d'autisme,
00:07:53
qui sont talentueuses mais au chômage.
00:07:57
Papa d'un garçon autiste, il a créé
une société de tests de logiciels,
00:08:01
car il savait que les personnes atteintes
de cette forme d'autisme
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ont des capacités élevées
de concentration et d'attention.
00:08:07
Il a déjà prouvé que ses employés
sont bien plus doués pour ce métier
00:08:12
que les autres testeurs.
00:08:15
Voilà une société rentable
qui a un véritable impact,
00:08:18
en offrant à d'anciens chômeurs
00:08:20
la possibilité de s'intégrer
et de construire leur propre vie.
00:08:25
Voyez comme ces entreprises
sociales se différencient
00:08:29
des sociétés commerciales,
des associations ou institutions.
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Elles forment un nouveau secteur
en pleine croissance.
00:08:36
Certaines sont très ambitieuses
et veulent transformer le système.
00:08:40
Ce n'est pas qu'une question de taille,
00:08:43
c'est une autre façon de sensibiliser
et faire réfléchir les gens.
00:08:48
Fairphone est un autre exemple,
00:08:52
son fondateur, Bas van Abel,
vit aussi à Utrecht.
00:08:56
(Applaudissements)
00:08:59
Bas a souhaité transformer nos téléphones.
00:09:04
Son souci étant qu'ils sont composés
00:09:06
de matériaux extraits dans des zones
de conflit, souvent par des enfants.
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Ils sont produits
dans des usines minables en Asie,
00:09:14
sont mal adaptés au consommateur
car on ne peut pas les customiser,
00:09:17
ils ont des batteries inamovibles
00:09:20
et finissent
dans des décharges en Afrique.
00:09:22
Que faire à ce sujet ?
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On peut protester
et devenir un activiste
00:09:25
ou montrer ce qui peut
être fait différemment.
00:09:28
Ils ont créé le premier Fairphone.
00:09:30
Le vrai changement,
00:09:31
c'est que les consommateurs
choisissent ces portables
00:09:34
et s'intéressent vraiment
00:09:36
aux différents modes de production.
00:09:40
Fairphone va peut-être révolutionner
l'électronique grand public.
00:09:46
Bien sûr, Bas a été qualifié
de déraisonnable
00:09:49
lorsqu'il a lancé son entreprise.
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Et puis, vous avez dû tous remarquer
une autre tendance,
00:09:55
tout aussi transformatrice,
celle de l'économie collaborative.
00:09:59
Toutes ces sociétés qui essayent
de nous persuader
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de partager et créer une cohésion sociale,
au lieu d'être matérialistes
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et de vouloir accumuler des richesses
pour notre propre compte.
00:10:10
Snappcar, la plateforme de partage
de voitures nous pousse à réfléchir
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à l'utilité d'avoir une voiture
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si celle-ci est garée
devant notre maison 90% du temps.
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Quid du partage avec nos voisins ?
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L'année dernière, 5 000 Néérlandais
ont partagé leur voiture.
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Cette année, 50 000 personnes
ont opté pour le partage.
00:10:29
Cette dernière tendance
est en train de décoller
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et de transformer le système.
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Ce qui est surprenant,
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c'est que ce modèle collaboratif
est un principe de base
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de tous les entrepreneurs sociaux
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qui veulent le développer
pour créer un impact.
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L'idée n'est pas de créer
une énorme entreprise
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mais d'identifier le plus
de possibilités et de personnes
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pour innover et répandre ces idées.
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Voilà ce qui m'inspire chez eux,
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j'espère vous avoir convaincus.
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Je n'ai pas le temps
de couvrir tous les sujets.
00:11:02
Je remarque aussi
que ces entrepreneurs sociaux,
00:11:05
avec leurs projets à l'échelle
locale, nationale ou internationale,
00:11:09
ne sont pas diplômés d'écoles de commerce
ou professeurs de sciences sociales,
00:11:14
ce sont des gens comme vous et moi.
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frustrés par ce qu'ils observent
dans le monde dans lequel ils vivent
00:11:20
et ils veulent le changer.
00:11:22
Nous sommes tous
des entrepreneurs potentiels
00:11:25
ou des supporters
de l'entreprise sociale.
00:11:27
C'est ce que je fais.
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J'ai fondé Social Enterprises NL
00:11:30
et j'ai un autre projet appelé
Social Impact Ventures,
00:11:33
dans le but de créer un écosystème
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où les entreprises sociales peuvent
prospérer et se développer,
00:11:39
créer une différence et se faire entendre.
00:11:42
J'espère que plus de gens
voudront encourager ces projets.
00:11:47
Je suis sûre qu'il y a plein
d'entrepreneurs dans le public,
00:11:50
des investisseurs, des professeurs
et des consommateurs.
00:11:53
Nous pouvons tous faire des changements.
00:11:56
On assiste aussi
à une transformation du capitalisme
00:12:01
avec de nouveaux indicateurs de succès
mesurant la responsabilité sociale.
00:12:08
Une fois cette conférence terminée,
00:12:11
si demain vous avez besoin
d'un testeur de logiciel,
00:12:14
allez chez Specialisterre, AutiTalent
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ou une autre entreprise
qui fait la différence.
00:12:21
Et si vous pensiez
acheter une voiture, oubliez !
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Allez plutôt chez SnappCar, MyWheels,
WeGo ou chez Peerby,
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les plateformes de partage.
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Lors de votre prochain passage en magasin,
regardez bien les produits
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et pensez à ceux qui ont souffert
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pour que les prix
soient si ridiculement bas.
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Achetez le chocolat Tony's Chocolonely,
le café Moyi et Fairphone,
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car chacun d'entre nous peut agir,
00:12:53
si on ose tous être
un tout petit peu déraisonnables.
00:12:57
Merci.
00:12:58
(Applaudissements)
