Qui a inventé la “nature” ? | Les idées larges | ARTE

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https://www.youtube.com/watch?v=UD1vw-d8ZJ0

Résumé

TLDRDans cette vidéo, l'évolution du vocabulaire de "nature" à "vivant" dans les discours écologiques est analysée, en se basant sur les recherches de Philippe Descola. Descola, par ses travaux anthropologiques, questionne la dichotomie entre nature et culture, révélant que dans certaines cultures, cette distinction n'est pas pertinente. Il avance que notre modernité a construit le concept de nature comme une entité séparée, ce qui a permis le développement d'un rapport dévastateur avec l'environnement. Il propose de réfléchir sur de nouvelles yollar pour repenser nos relations avec le vivant, face aux crises écologiques actuelles, notamment à travers des changements institutionnels.

A retenir

  • 🌱 L'évolution de la pensée passe de "nature" à "vivant".
  • 💬 Philippe Descola remet en question la dichotomie nature/culture.
  • 🌍 L'animisme, perçu différemment par différentes cultures, valorise les relations avec les non-humains.
  • 📉 Le capitalisme est critiqué pour son exploitation de la nature considérée comme une ressource.
  • 🚀 Une nouvelle ontologie est nécessaire pour repenser nos relations avec le vivante.

Chronologie

  • 00:00:00 - 00:05:00

    Dans les discussions écologiques récentes, le terme 'vivant' remplace celui de 'nature', un changement attribué aux travaux de l'anthropologue Philippe Descola. Il remet en question l'opposition entre nature et culture, soulignant que ces notions varient selon les contextes culturels. Cette évolution de vocabulaire invite à réfléchir sur la relation entre humains et non-humains, dépassant des dichotomies traditionnelles.

  • 00:05:00 - 00:10:00

    Philippe Descola, inspiré par ses études sur les peuples indigènes d'Amazonie, découvre que pour eux, non seulement les êtres humains, mais également les plantes, les animaux et les esprits entretiennent des relations sociales quotidiennes. Ces interactions remettent en question le concept moderne de nature, soulignant que cette dernière pourrait être fondamentalement différente dans diverses cultures, d'où l'émergence de l'animisme comme notion clé.

  • 00:10:00 - 00:15:00

    Descola définit plusieurs ontologies, dont le naturalisme et l'animisme, caractérisées par des perceptions différentes de l'intériorité et de la physicalité. Dans le naturalisme, seuls les humains possèdent une vie intérieure, tandis que l'animisme attribue une âme à tous les êtres. Cette distinction montre comment les sociétés construisent des relations variées avec leur environnement et ouvre des réflexions sur la diversité des systèmes de pensée et des valeurs en matière d'écologie.

  • 00:15:00 - 00:20:00

    L'évolution de la définition de la nature remonte à la Grèce antique et a été influencée par le christianisme, menant à une séparation entre créateur et créé. Au XVIIe siècle, une révolution scientifique a formé le concept moderne de nature, considéré de manière abstraite et distincte des expériences vécues. Cela a permis le développement des sciences, mais a aussi contribué à une vision utilitaire de la nature, comme une ressource à exploiter, positionnant cette approche en conflit avec les préoccupations écologiques actuelles.

  • 00:20:00 - 00:26:45

    Enfin, l'avenir appelle à repenser les relations entre humains et non-humains, en intégrant une approche multidimensionnelle et relationnelle qui dépasse les limites du naturalisme. Descola insiste sur la nécessité d'un changement institutionnel pour protéger non seulement la nature, mais aussi le vivant dans une perspective plus large, soulignant que la redéfinition des droits et relations est indispensable face aux crises écologiques contemporaines.

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Vidéo Q&R

  • Qui est Philippe Descola ?

    C'est un anthropologue français, médaille d'or du CNRS, spécialiste des relations entre humains et non-humains.

  • Pourquoi le terme 'nature' pose-t-il problème ?

    Il renvoie à une vision séparée de la relation entre humains et non-humains, qui ne reflète pas la perception d'autres cultures.

  • Quel est le fondement de l'animisme selon Descola ?

    Il décrit un monde où chaque entité, humaine ou non, possède un esprit et où les relations interpersonnelles sont établies au quotidien.

  • Comment la vision naturaliste a-t-elle influencé le capitalisme ?

    Cette vision a contribué à la conception de la nature comme ressource à exploiter, engendrant des problèmes écologiques.

  • Quelles sont les conséquences de la séparation entre nature et culture ?

    Elle a conduit à une exploitation des ressources, des dérèglements écologiques et un éloignement des relations interhumaines avec le vivant.

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    depuis quelques temps dans les articles
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    et livres que je lis sur l'écologie on
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    ne parle plus de la nature mais du
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    vivant
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    d'où vient ce changement de vocabulaire
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    c'est à cause ou plutôt grasse aux
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    travaux du grand anthropologue Philippe
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    Descola médaille d'or du CNRS et
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    professeur au Collège de France il est
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    spécialiste des rapports entre les
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    humains et les non humains dans son
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    livre part de la nature et culture il a
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    montré que la nature en tant que monde
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    séparé des êtres humains n'existe pas du
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    moins pas pour tout le monde pourquoi le
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    mot nature pose-t-il problème comment
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    cette notion a-t-elle émergé qui a
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    inventé la nature
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    [Musique]
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    alors que l'opposition entre la nature
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    et la culture étaient fondamentale pour
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    l'anthropologie depuis les travaux de
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    Claude Lévi-Strauss Philippe Descola qui
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    était son élève va découvrir lors de ses
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    années passées chez les Indiens hachoirs
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    en Amazonie que cette distinction n'a
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    aucun sens pour eux
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    directeur de thèse donc l'opposition
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    entre nature et culture était centrale
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    pour moi j'avais appris ça à l'école
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    j'avais lu ça dans les dans les livres
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    de Lévi-Strauss et je suis arrivé chez
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    des gens en haute Amazonie j'étais parti
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    pour étudier ce que j'appelais à
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    l'époque la socialisation de nature se
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    dire la façon dont cette société en fait
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    non seulement concevait ces rapports
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    avec les plantes et les animaux mais
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    aussi au quotidien les
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    les développer de façon pratique dans
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    les activités classiques sont la chasse
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    accueillette l'horticulture sur grudy
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    etc et j'étais donc parti avec cette
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    idée de de voir comment une comb au fond
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    la nature et la culture la nature et la
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    société puis au fil des mois lorsque ma
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    compagne et moi-même accompagne à
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    Anne-Christine Taylor avec qui j'étais
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    sur le terrain qui était qui était dans
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    le aussi nous sommes aperçus qu'en fait
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    les non humains pour eux les plantes les
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    animaux les esprits étaient des
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    partenaires sociaux avec lequel les ces
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    gens-là qui s'appelle des adchoirs
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    entretenaient des rapports au quotidien
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    par toutes sortes de moyens notamment
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    par l'intermédiaire de de chant magique
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    qu'ils adressaient mentalement c'est une
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    des raisons pour que ça nous a pris un
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    peu de temps à comprendre parce que
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    c'est pas visible quand les gens
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    chantent mentalement et ce qui chantait
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    en fond c'était les discours de l'âme si
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    on peut dire adressée à l'âme des des
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    plantes et des animaux et d'autre part
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    par l'intermédiaire des rêves dans
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    lesquels les plantes et les animaux
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    venaient rendre visite aux humains sous
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    une la forme humaine pour leur
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    transmettre des messages
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    [Rires]
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    pour la nature n'existait pas puisque
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    non seulement il y ait pas de mots pour
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    désigner quoi que ce soit qui pourrait
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    ressembler la nature mais en fait ce que
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    ce que moi j'appelais la nature c'était
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    l'ensemble des personnes avec non
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    humaines avec lesquels les atoires
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    entretenaient des rapports de personnes
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    à personne au quotidien pour décrire ce
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    qu'il a observé chez les hachoires
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    Philippe d'escolav va mobiliser le vieux
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    concept anthropologique d'animisme qui
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    désigne le fait de déceler dans chaque
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    chose chaque être une âme anima latin
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    mais il fait évoluer le concept pour
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    désigner une deuxième chose à savoir le
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    fait de percevoir des discontinuités
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    physiques nettes entre les différentes
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    formes de vie on suce du fait que
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    l'on considère que la plupart des
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    non-humains ont cette disposition
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    intérieure on considère que chaque forme
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    de vie
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    un des dispositions physiques si on veut
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    qui lui donne accès à des mondes qui
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    sont au fond comme le prolongement de
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    leur
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    organes sensoriels et de leur mode de
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    locomotion de de la niche écologique
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    qu'ils habitent etc autrement dit le
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    monde d'un aigle Arpille qui vole en
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    Amazonie très très haut au dessus des
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    arbres et celui d'un poisson-chat sont
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    très différents parce que pour des
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    raisons physiques et physiologiques leur
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    monde se rencontrent pas et donc ceci
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    est évidemment l'opposé est absolue de
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    la façon dont nous nous représentons les
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    rapports entre humains non humain parce
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    que nous considérons que les humains au
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    contraire sont les seuls à avoir une
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    intériorité subjective et morale
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    par rapport
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    au non humain en revanche nous
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    considérons que nous humains ne nous
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    différencions pas beaucoup d'autres
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    êtres organisés dans le monde puisque
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    nous sommes nous aussi gouvernés par des
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    lois de la de la chimie de la physique
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    de la biologie etc il montre donc que ce
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    que nous considérons comme une vie
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    partition évidente l'opposition entre la
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    nature et la culture n'est en fait
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    qu'une façon parmi d'autres de
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    construire un rapport au monde et il
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    définit au total quatre grands systèmes
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    par lesquels les hommes envisagent leur
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    apport avec leur environnement le
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    naturalisme et l'animisme donc mais
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    aussi le tote et l'analogisme ce
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    classement repose sur la dualité
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    physicalité intériorité et sur le
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    critère de la continuité et de la
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    discontinuité
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    le naturalisme de l'Occident moderne se
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    traduit par une continuité des
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    physicalité puisque tous les êtres et
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    toutes les choses sont soumises au même
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    loi de la nature et une discontinuité
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    des intériorités puisqu'on considère que
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    seuls les êtres humains sont dotés d'une
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    vie intérieure alors que l'animisme
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    c'est l'inverse la continuité des
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    intériorités tout a une âme et la
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    discontinuité des fiscalités
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    [Musique]
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    le totémisme que l'on trouve par exemple
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    chez les aborigènes se définit quant à
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    lui par une continuité tant des
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    intériorités que des fiscalités et
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    l'analogisme c'est l'inverse c'est la
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    discontinuité des intériorités et des
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    physicalités
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    il appelle ces quatre grands chaînes de
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    pensées des ontologies
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    oui c'est vrai que pour nous moment on
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    est habitué à penser comme ça à se dire
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    nous les êtres humains on a une
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    intériorité et les plantes n'en ont pas
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    et c'est vrai que de s'entendre dire oh
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    bah ça c'est juste une perception parmi
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    d'autres d'autres peuvent penser
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    autrement après tout peut-être qu'ils
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    ont raison est-ce que c'est pas un peu
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    relativiste
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    l'anthropologie est relativiste au sens
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    général c'est-à-dire elle introduit des
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    doutes quant à l'universalité de
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    certaines choses que nous pensions bien
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    établies vous et moi on partage le même
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    mobilier anthologique si je puis dire
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    c'est à dire il est meublé par les mêmes
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    types d'êtres et les propriétés qu'on
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    attribué à ces êtres sont assez
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    analogues du fait de l'éducation que
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    nous avons reçu mais ce mobilier
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    anthologique il va varier au fil des
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    tutons et au fil des du déplacement dans
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    l'espace de sorte que le mobilier
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    ontologique des hachoirs en Amazonie et
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    pas du tout le même
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    ça veut pas dire qu'ils ont raison ça
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    veut pas dire que nous nous avons raison
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    ça veut dire que le monde que nous avons
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    composé n'est pas n'est pas fait des
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    mêmes éléments que nous avons perçu dans
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    l'environnement à qui nous avons prêté
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    plus ou moins d'importance prendre un
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    exemple si vous voulez un chasseur à
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    choix ou un n'importe quel adjoie il est
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    entraîné à interpréter des indices dans
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    son environnement lorsqu'il se déplace
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    en forêt parce qu'il a entendu des
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    récits de chasse qui
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    l'incite à interpréter des signes
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    auditifs ou olfactifs comme étant des
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    indices de la présence d'un esprit
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    [Musique]
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    par exemple s'il entend un bruit mais
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    qui ne voit rien ou bien si il perçoit
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    un souffle chaud tout d'un coup ou froid
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    ou s'ils vont un tourbillon dans une
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    rivière calme et des choses comme ça
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    tous ces signes-là peuvent être pétés
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    comme la présence d'un esprit donc dans
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    son monde il y a des esprits parce que
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    il y a les appareils de détection qu'il
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    a appris à considérer comme légitime
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    pour identifier des esprits
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    un physicien du Cern qui travaille dans
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    l'accélérateur de particules de neuf lui
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    il a des il a des instruments de
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    détection qui lui permettent de détecter
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    des choses qui sont pas visibles à
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    l'oeil nu non plus qui sont des
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    particules élémentaires des muons des
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    posons de X des choses comme ça et donc
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    c'est il va faire confiance à son
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    appareillage pour induit à partir des
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    traces qui sont recueillis par son
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    système de détection l'existence de ces
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    particules ça veut pas dire que peu
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    importe de se poser la question de
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    savoir si les esprits existent ou pas ou
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    s'il est posant de X existe pas c'est
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    moi comme anthropologue ça m'intéresse
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    pas ce genre de question ce qui
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    m'intéresse c'est de comprendre que pour
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    là il y a dans son monde des particules
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    que personne d'autre ne voient
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    simplement on fait confiance aux
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    physiciens pour dire qu'elles existent
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    et il y a dans pour un adchoire des
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    esprits que moi je ne vois pas mais que
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    en étant attentif à certains des qu'on
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    me dit auquel il faut prêter attention
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    je peux me comprendre qu'on puisse en
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    inférer la présence d'un esprit donc
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    leur monde sont différents ça veut pas
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    dire qu'il y a un grand monde qui serait
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    le même pour tous et c'est pour ça que
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    je dis qu'il y a une une
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    pluralité de monde ce qui m'importe moi
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    c'est de comprendre les filtres au moyen
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    desquels ces ontologistes se constitue
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    pour chacun d'entre nous le concept de
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    nature est donc une invention de la
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    modernité européenne une catégorie de
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    pensées qui s'est progressivement
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    construite depuis l'Antiquité pour
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    aboutir à sa forme définitive au XVIIe
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    siècle qu'elles ont été les grandes
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    étapes et si on est si on n'a pas
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    toujours été
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    naturaliste qu'est-ce qu'on était avant
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    ça
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    votre question
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    c'est un processus de décantation
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    progressif la construction du
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    naturalisme c'est né
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    dans la philosophie grecque et la
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    science grecque avec l'idée que certains
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    phénomènes ne sont pas résultat du
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    caprice des dieux mais
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    viennent de choses qui se font par
  • 00:10:29
    nature comme on disait en grec fusée
  • 00:10:32
    c'est-à-dire du point de vue des fous 6
  • 00:10:34
    et la foucille c'est quoi c'est ce qui a
  • 00:10:37
    donné l'origine du terme physique c'est
  • 00:10:40
    le fait que certains êtres ont dans leur
  • 00:10:44
    développement des propriétés qui leur
  • 00:10:46
    sont qui sont singulières donc c'est
  • 00:10:48
    dans la nature de telles plantes par
  • 00:10:50
    exemple d'avoir tel caractéristique ça a
  • 00:10:53
    été développé par notamment par Aristote
  • 00:10:56
    [Musique]
  • 00:10:59
    cette idée donc il y a des phénomènes
  • 00:11:02
    qui s'expliquent par la connaissance de
  • 00:11:05
    leurs propriétés physiques
  • 00:11:08
    a été amplifiée par le christianisme par
  • 00:11:12
    l'idée d'une séparation entre un
  • 00:11:14
    créateur et un créé et donc l'idée que
  • 00:11:17
    l'ensemble du monde est le produit d'un
  • 00:11:21
    d'un geste d'un d'une divinité
  • 00:11:24
    qui introduit de la transcendance
  • 00:11:27
    c'est-à-dire une supériorité une
  • 00:11:30
    extériorité du créateur par rapport au
  • 00:11:32
    créé avec une position un peu singulière
  • 00:11:34
    des humains là-dedans puisque les
  • 00:11:36
    humains ont reçu disons comme la mission
  • 00:11:39
    de veiller sur cette création notamment
  • 00:11:42
    Adam a reçu la mission de nommer les
  • 00:11:45
    animaux par exemple
  • 00:11:47
    [Musique]
  • 00:11:52
    mais le mouvement
  • 00:11:54
    final au fond il intervient avec la
  • 00:11:59
    la en tout cas dans les textes au 17e
  • 00:12:01
    siècle avec qu'on appelait la révolution
  • 00:12:03
    mécanique c'est-à-dire avec des grands
  • 00:12:05
    auteurs comme il est Descartes au bacon
  • 00:12:09
    qui proposent une idée du monde comme
  • 00:12:12
    étant en espace mathématisable
  • 00:12:14
    réductible à des lois scientifiques mais
  • 00:12:18
    ce qui est importe de noter c'est que ce
  • 00:12:20
    qu'on appelle la révolution scientifique
  • 00:12:22
    au XVIIe siècle elle est le produit
  • 00:12:25
    d'une transformation de de l'idée de
  • 00:12:28
    nature c'est ce que disait Maurice
  • 00:12:30
    Merleau-Ponty dans ses cours au Collège
  • 00:12:31
    de France sur le sur la nature lorsqu'il
  • 00:12:34
    disait ce n'est pas la
  • 00:12:36
    l'accumulation des des trouvailles
  • 00:12:39
    scientifiques qui a changé l'idée de
  • 00:12:40
    nature c'est le changement d'idée de
  • 00:12:42
    nature qui a permis le développement des
  • 00:12:44
    sciences donc moi je vais plus loin
  • 00:12:46
    disons que c'est pas le changement
  • 00:12:47
    d'idée de nature c'est l'apparition même
  • 00:12:48
    du concept de nature qui est le terreau
  • 00:12:51
    ontologique en quelque sorte qui a rendu
  • 00:12:53
    possible le développement des sciences
  • 00:12:55
    positives à partir du 17e siècle
  • 00:12:58
    [Musique]
  • 00:13:03
    le naturalisme s'est constitué par cette
  • 00:13:06
    sédimentation ou purification si on veut
  • 00:13:08
    successives pour ne prendre sa forme de
  • 00:13:11
    finale comme je disais tout à l'heure
  • 00:13:13
    qu'au 19e siècle avec l'apparition des
  • 00:13:16
    idées de culture c'est à dire l'idée que
  • 00:13:19
    il y a des sujets collectifs que des
  • 00:13:21
    humains assemblés dans ce qu'on appelait
  • 00:13:24
    alors des sociétés qui est un concept
  • 00:13:28
    aussi finalement c'est tardif on la
  • 00:13:30
    capacité de former un point de vue
  • 00:13:32
    général partagé sur précisément le monde
  • 00:13:36
    naturel qu'il est qu'il est qui les
  • 00:13:39
    entoure
  • 00:13:47
    et donc la deuxième partie de ma
  • 00:13:48
    question c'était
  • 00:13:50
    alors on était ce que j'appelle des
  • 00:13:53
    analogistes jusqu'à la jusqu'à la
  • 00:13:56
    Renaissance
  • 00:13:57
    [Musique]
  • 00:14:02
    qu'est-ce que c'est que l'analogisme
  • 00:14:03
    c'est une façon de de percevoir les
  • 00:14:07
    continuités les discontitudes entre
  • 00:14:09
    humains qui est fondé sur l'idée que le
  • 00:14:12
    monde est un tissu de particularité de
  • 00:14:15
    singularité d'éléments d'état de
  • 00:14:18
    situation etc qu'il faut pouvoir
  • 00:14:20
    ordonner comment on leur donne on leur
  • 00:14:23
    donne par le biais des correspondances
  • 00:14:25
    si vous voulez c'est l'idée
  • 00:14:27
    qu'on trouve dans certaines
  • 00:14:29
    classifications le jour est à la nuit
  • 00:14:31
    comme le noir est au rouge etc etc des
  • 00:14:35
    indices de cette de cette de cette
  • 00:14:37
    ontologie
  • 00:14:39
    analogiste on les trouve par exemple
  • 00:14:41
    dans la correspondance entre macrocosme
  • 00:14:43
    microcosme c'est à dire l'idée que le
  • 00:14:45
    corps est un monde en miniature et qu'il
  • 00:14:47
    y a des points d'analogie entre des
  • 00:14:49
    éléments du corps et des éléments du
  • 00:14:51
    monde c'est quelque chose qui est très
  • 00:14:53
    systématique dans les civilisations de
  • 00:14:54
    la lutte que nous avons conservé dans le
  • 00:14:56
    naturalisme sous la forme des horoscopes
  • 00:14:58
    par exemple mais qui
  • 00:15:02
    n'existe pas dans le monde animiste par
  • 00:15:05
    exemple et encore avant ça ce qu'on
  • 00:15:06
    n'était pas un peu animiste
  • 00:15:11
    avant ça c'est à dire c'est avant la
  • 00:15:14
    Grèce ancienne oui c'est possible c'est
  • 00:15:18
    possible je pense que l'animisme est
  • 00:15:20
    possiblement une des formes originelles
  • 00:15:23
    qui c'est
  • 00:15:24
    transformé en analogisme dans certaines
  • 00:15:28
    circonstances il a très longtemps on a
  • 00:15:30
    donc sans doute été animiste en Occident
  • 00:15:32
    et même si aujourd'hui globalement on
  • 00:15:34
    est naturaliste il peut nous arriver à
  • 00:15:36
    chacun d'entre nous d'avoir de temps en
  • 00:15:37
    temps des réflexes qui relèvent plutôt
  • 00:15:39
    de l'animisme en fait nous faisons
  • 00:15:42
    constamment des inférences animistes
  • 00:15:44
    lorsque notre ordinateur tombe en panne
  • 00:15:47
    au pire moment on lui attribue une sorte
  • 00:15:50
    d'attention malveillante lorsque notre
  • 00:15:51
    voiture tombe en panne
  • 00:15:53
    tu attends pour démarrer
  • 00:15:57
    tu vas démarrer
  • 00:15:59
    [Musique]
  • 00:16:00
    on va lui donner des coups de pied en
  • 00:16:02
    disant sale bête pourquoi est-ce que tu
  • 00:16:04
    nous trahis etc donc prêter des
  • 00:16:06
    intentions des objets inanimés si je
  • 00:16:10
    peux dire ou à des non humains et c'est
  • 00:16:12
    quelque chose de très de très normal
  • 00:16:14
    comprendre les différentes ontologiques
  • 00:16:16
    qui structurent le monde ce n'est pas
  • 00:16:18
    seulement une satisfaction pour l'esprit
  • 00:16:19
    notre naturalisme moderne a des
  • 00:16:22
    implications très concrètes alors si on
  • 00:16:23
    prend le bon côté des choses on peut
  • 00:16:24
    dire que l'idée d'une nature soumise à
  • 00:16:26
    ses lois propres et érigée en objet
  • 00:16:28
    d'enquête a été le terreau d'un
  • 00:16:30
    développement inouï des sciences et si
  • 00:16:32
    on prend le mauvais côté des choses de
  • 00:16:33
    plus en plus de penseurs écologistes
  • 00:16:35
    estiment que c'est précisément la mise à
  • 00:16:37
    distance d'une nature comme simple
  • 00:16:38
    ressource de matières premières à
  • 00:16:40
    exploiter sans limite qui a permis le
  • 00:16:42
    développement du capitalisme industriel
  • 00:16:43
    et qui est responsable du désastre
  • 00:16:45
    écologique actuel le capitalisme mais je
  • 00:16:48
    pense un produit du naturalisme le
  • 00:16:50
    naturalisme propage l'idée d'un monde
  • 00:16:53
    dans lequel chaque élément est
  • 00:16:56
    isométriquement égal aux autres et
  • 00:16:59
    l'idée que que la monnaie l'argent
  • 00:17:02
    pouvait rendre
  • 00:17:04
    compatible à peu près toutes choses y
  • 00:17:07
    compris précisément le travail et la
  • 00:17:09
    terre chose qui est inconcevable dans
  • 00:17:12
    des systèmes
  • 00:17:14
    dans l'animé il y a pas il y a pas de il
  • 00:17:17
    y a pas de l'équivalent même partiel
  • 00:17:20
    mais ce que les anthropologues ont
  • 00:17:22
    montré par exemple c'est que dans des
  • 00:17:24
    sites dans des dans des systèmes
  • 00:17:25
    analogiques je pense à l'Afrique ou dans
  • 00:17:27
    certaines régions de des hauteurs
  • 00:17:29
    d'Amérique du Sud il y avait des
  • 00:17:32
    circuits différents c'est à dire que on
  • 00:17:34
    pouvait pas échanger des choses d'un
  • 00:17:37
    certain type contre des choses d'un
  • 00:17:38
    autre type parce que les les choses
  • 00:17:41
    circulaient à l'intérieur de circuits
  • 00:17:43
    qui étaient bien cloisonné parce que les
  • 00:17:45
    monnaies comme équivalent général et le
  • 00:17:47
    marché libre de la terre et du travail
  • 00:17:49
    ont fait c'est un fait sauter cette ces
  • 00:17:52
    cloisonnement
  • 00:17:54
    [Musique]
  • 00:17:59
    et ça aboutit à partir du début de ce
  • 00:18:02
    qu'on appelle l'entrepôt saine c'est à
  • 00:18:03
    dire avec le perfectionnement de la
  • 00:18:04
    machine à vapeur par James Watt à la fin
  • 00:18:07
    du 18e siècle à quelque chose
  • 00:18:09
    entièrement nouveau qui est le
  • 00:18:11
    capitalisme industriel je trouve ça
  • 00:18:13
    intéressant l'idée que le capitalisme en
  • 00:18:16
    tant qu'economie monétaire et marchande
  • 00:18:17
    qui permet d'acheter n'importe quel bien
  • 00:18:19
    physique sur un vaste marché décloisonné
  • 00:18:21
    soit le propre d'une société naturaliste
  • 00:18:23
    et donc bon ça rejoint cette question je
  • 00:18:27
    voulais vous poser sur en quoi est-ce
  • 00:18:30
    que notre ontologie naturaliste est
  • 00:18:32
    responsable de la crise écologique
  • 00:18:35
    actuelle elle est en partie responsable
  • 00:18:39
    en ce qu'elle a permis rendu possible le
  • 00:18:42
    développement en effet de capitalisme
  • 00:18:44
    industriel qui lui est directement
  • 00:18:45
    responsable de l'augmentation
  • 00:18:49
    considérable des missions de gaz à effet
  • 00:18:51
    de serre bien sûr
  • 00:18:53
    mais aussi de la production industrielle
  • 00:18:56
    et donc de tout ce qu'il accompagne à
  • 00:18:58
    savoir la pollution
  • 00:18:59
    des sols des eaux et des cieux et je
  • 00:19:04
    peux dire il y a effectivement un lien
  • 00:19:07
    très fort et aussi l'idée que la nature
  • 00:19:09
    étant une quelque chose d'extérieur aux
  • 00:19:11
    humains elle devient une ressource les
  • 00:19:14
    grands penseurs politiques qui sont dans
  • 00:19:16
    les penseurs libéraux que les penseurs
  • 00:19:18
    socialistes ont été incapables de penser
  • 00:19:20
    précisément cette dimension savoir que
  • 00:19:23
    ce qu'on appelait la nature était une
  • 00:19:26
    ressource
  • 00:19:28
    inépuisable qui pouvait dont on pouvait
  • 00:19:30
    extraire de plus en plus de valeur au
  • 00:19:33
    fil du temps soit pour le bien-être de
  • 00:19:35
    l'humanité tout entière soit pour le
  • 00:19:37
    bien-être de quelques-uns et nous sommes
  • 00:19:39
    confrontés maintenant aux résultats de
  • 00:19:41
    cette incapacité conceptuelle si je puis
  • 00:19:44
    dire de penser le couplage entre le
  • 00:19:47
    développement du bien-être et le
  • 00:19:49
    développement de l'exploitation de la
  • 00:19:51
    nature
  • 00:19:52
    [Musique]
  • 00:19:58
    que c'est ça aussi dans c'est que le
  • 00:20:00
    naturalisme et l'idée d'une séparation
  • 00:20:03
    avec la nature gomme les interdépendants
  • 00:20:10
    sont les comprend de mieux en mieux
  • 00:20:12
    c'est-à-dire l'idée que les humains sont
  • 00:20:14
    comme des maîtres et protecteurs de la
  • 00:20:16
    nature pour aider possesseurs pardon
  • 00:20:19
    j'allais dire mais c'est la même chose
  • 00:20:20
    le possesseur et protecteur on ne peut
  • 00:20:22
    protéger que ce que l'on possède ce que
  • 00:20:25
    l'on maîtrise que l'on contrôle pour
  • 00:20:27
    reprendre donc la formule de Descartes
  • 00:20:29
    déjà en transformer
  • 00:20:31
    cette fondée sur au fond l'ignorance de
  • 00:20:35
    l'interdépendance des humains avec tout
  • 00:20:37
    ce qui les environne où nous sommes
  • 00:20:39
    composés de milliards de bactéries et
  • 00:20:42
    donc l'idée qu'il y a un sujet humain
  • 00:20:43
    qui soit clairement dissociable des
  • 00:20:47
    non-humains est devenu une chose absurde
  • 00:20:49
    puisque nous sommes en partie défini par
  • 00:20:52
    l'action de ces milliards de non-humains
  • 00:20:55
    à l'intérieur de nous dans notre
  • 00:20:58
    capacité dans nos capacités cognitives
  • 00:21:01
    ou dans notre façon de vivre tout
  • 00:21:03
    simplement
  • 00:21:04
    donc nous sommes à tout moment
  • 00:21:07
    des éléments au sein de chaînes
  • 00:21:09
    d'interaction qui font que chacun de nos
  • 00:21:13
    gestes même les plus élémentaires ont
  • 00:21:16
    des conséquences à l'intérieur de ces
  • 00:21:19
    très longues chaînes et très longue
  • 00:21:20
    boucle de rétroaction qui ont un effet
  • 00:21:24
    sur le sur tout ce qui nous environne et
  • 00:21:27
    à terme sur nous-mêmes c'est-à-dire sur
  • 00:21:28
    la capacité de de notre espèce à
  • 00:21:32
    survivre ça c'est quelque chose que les
  • 00:21:34
    biologistes savent en pratique le fait
  • 00:21:36
    que nous sommes toujours pris dans des
  • 00:21:37
    hanches vautrements d'interdépendance à
  • 00:21:39
    toutes les échelles Charlotte Brive est
  • 00:21:40
    une anthropologue des sciences qui a
  • 00:21:42
    travaillé sur la relation entre les
  • 00:21:43
    humains et les microbes et qui a étudié
  • 00:21:45
    les conséquences de l'introduction
  • 00:21:46
    massive d'antibiotiques dans les
  • 00:21:48
    élevages industriels
  • 00:21:50
    on en est à ce début où on se rend
  • 00:21:52
    compte qu'effectivement nos modes de vie
  • 00:21:53
    sont des modes purement relationnels en
  • 00:21:56
    fait on redécouvre un peu la roue avant
  • 00:21:57
    la naissance de la microbiologie il y
  • 00:21:59
    avait plein de théories des miasmes etc
  • 00:22:00
    qui étaient très clairement des théories
  • 00:22:02
    qui montraient qu'il y avait des liens
  • 00:22:03
    très forts avec le milieu avec
  • 00:22:04
    l'écologie avec l'environnement les
  • 00:22:06
    antibiotiques on commence à les produire
  • 00:22:08
    au début des années 40 donc au début
  • 00:22:10
    c'est très bien on les utilise enfanté
  • 00:22:11
    humaine mais très rapidement en fait on
  • 00:22:13
    a des usages qui se décalent donc on
  • 00:22:15
    commence à les utiliser dans les
  • 00:22:17
    élevages les antibiotiques ont vraiment
  • 00:22:19
    participé à cette intensification de
  • 00:22:20
    l'élevage le problème c'est que
  • 00:22:22
    aujourd'hui on est confronté à
  • 00:22:24
    l'antibio-résistance c'est un peu la
  • 00:22:26
    revanche des microbes on a oublié mais
  • 00:22:27
    ça ça pour le coup c'est vraiment une
  • 00:22:29
    conception très naturelle c'est-à-dire
  • 00:22:30
    qu'on a considéré qu'on pouvait extirper
  • 00:22:32
    des microbes d'un milieu qu'on pouvait
  • 00:22:34
    leur faire produire des antibiotiques et
  • 00:22:36
    qu'on pouvait ensuite balancer ces
  • 00:22:37
    antibiotiques par tonne dans des milieux
  • 00:22:39
    dans lesquels ils avaient rien à faire
  • 00:22:40
    sur des micro-organismes en pensant que
  • 00:22:43
    ces micro-organismes en fait allaient
  • 00:22:44
    juste mourir donc une pratique
  • 00:22:45
    d'éradication qui est vraiment celle de
  • 00:22:47
    la médecine du 20e siècle sauf que les
  • 00:22:49
    bactéries c'est des êtres vivants qui en
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    plus ont des capacités évolutives qui
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    sont démentielles et donc ces bactéries
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    se sont mises à résister donc on se
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    retrouve aujourd'hui par exemple avec
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    des enfants qui peuvent avoir des otites
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    qui sont devenus résistantes aux
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    antibiotiques qu'on utilise de façon
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    générale pour les traiter alors qu'ils
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    ont pas forcément eu d'antibiotiques
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    avant mais tout simplement parce que les
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    bactéries elles bougent cette prise de
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    conscience sur les interdépendants à une
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    influence sur le discours écologique qui
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    évolue
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    cet exemple le montre le naturalisme
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    n'est pas monolithique il tend à
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    sécréter des discussions scientifiques
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    et politiques qui contredisent et
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    remettre en question ses propres
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    fondements par exemple l'idée
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    naturaliste d'une frontière très nette
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    entre les êtres humains qui seraient
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    seul dotés d'une intériorité et le reste
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    de la nature et battu en brèche par bon
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    nombre de travaux d’éthologies qui
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    étudient les comportements des animaux
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    est-ce qu'on a montré en tout cas c'est
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    que les animaux ont des capacités
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    d'inférence en tout cas de raisonnement
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    de classification donc que certaines
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    espèces animales ont des compétences
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    cognitives qui ne sont pas très
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    différentes de celles des humains on a
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    pu montrer aussi que il y avait des
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    cultures animales si je peux dire c'est
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    à dire que certaines certains traits
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    sont enseignés à l'intérieur d'une
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    espèce je pense en particulier aux
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    champs avec des variations entre les
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    différentes les différents types de
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    champs c'est le travail de mur sur les
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    sur les pinsons par exemple
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    dans le développement des techniques
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    on a pu montrer que dépendent de
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    chimpanzés qui n'étaient pas en contact
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    avec développé des techniques
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    différentes pour casser les noirs ou
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    pour chasser tout simplement il y a des
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    choses comme ça la frontière
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    pendant longtemps c'est à dire la
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    capacité technique on s'aperçoit
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    précisément que c'est pas le cas parce
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    que les animaux ont des techniques et
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    qu'en plus ces techniques varient au
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    sein de la même espèce en fonction des
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    conditions
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    d'apprentissage pour pas militante
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    antispéciste comme le philosophe
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    australien Peter Singer le fait que
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    certains animaux soient capables
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    d'éprouver du plaisir et de la peine
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    justifie qu'on leur accorde des droits
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    mais pour Philippe Descola il ne faut
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    pas s'y tromper ce genre de proposition
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    ne rend pas tant que ça avec la logique
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    profonde du naturalisme
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    je pense que attribuer des droits des
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    espèces est un prolongement du
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    naturalisme c'est à dire de
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    l'individualisme l'idée que
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    des humains ont des
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    intrinsèquement des propriétés qui leur
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    permettent de porter des droits donc
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    c'est l'idée de des droits de l'homme et
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    qui serait étendu à un club un peu plus
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    large les frontières du club
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    des baleines des dauphins etc ou des
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    chimpanzés
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    la situation présente exige un énorme
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    effort intellectuel pour entrevoir de
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    nouvelles formes institutionnelles de
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    rapport au non humains qui vous
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    permettent d'échapper aux impasses du
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    naturalisme pour Philippe Descola la
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    nature n'existe pas c'est une invention
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    de la modernité occidentale qui est
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    allée de père avec un rapport
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    destructeur au vivant pour autant il
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    sait qu'il n'est pas possible de
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    décréter la transformation de notre
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    ontologie on ne va pas subitement
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    décider de devenir
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    en revanche face au ravage de notre
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    modèle productif on peut réfléchir au
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    changement institutionnels et juridiques
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    susceptibles de défendre non pas
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    seulement la nature mais le vivant
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    [Musique]
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    pour aller plus loin mais sources sont
  • 00:26:38
    en description et pour garder les idées
  • 00:26:40
    larges il y a d'autres épisodes à
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    bientôt
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    [Musique]
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